mardi 2 septembre 2014

Gilbert Becaud : Dimanche à Orly (1963)



Longtemps m’a vie ne s’est pas étendue beaucoup plus loin qu’au delà de mon quartier de la banlieue Est. De ma fenêtre j’avais une vue imprenable sur un jardin ouvrier cerclé par un terrain vague. Pour résoudre la pénurie de logements, sortait de terre à vitesse grand V la Cité Edouard Vaillant. Rue des Peupliers, pas d’ escalier C, bloc 21, pas de confort maximum, ni ascenseur, ni salle de bains, mais les chiottes sur le palier et la baignoire sur la pierre à évier entre l’assiette creuse et l’assiette plate. A la maison rentraient l’Équipe, Ici Paris, Le Hérisson, Femmes d’aujourd’hui et bien sûr Tintin. Ma culture musicale était des plus pauvres. Manque d’informations et de curiosités. Manque d’argent et d’éducation. L’information d’État filtrait par la radio ou la télévision qui devint un média dominant avec l’élection présidentielle de 1965. Lorsqu’on m’y autorisais je regardais « »Âge tendre et tête de bois» qui deviendra en 1966 « Tête de bois et tendres années » avant de disparaître, comme « Salut les Copains » des ondes d’Europe 1, après les Évènements qui avaient failli chasser le Général. Hasard ou Coïncidence ? A l’époque donc j’écoutais à la radio les chansons de variété et comme quatre millions de français mes parents et moi avons été un dimanche à Orly, flâner sur la terrasse voir les avions décoller.

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