dimanche 2 mars 2014

In Memoriam : Marie-Rose Caroul






           Marie-Rose Caroul, Jean-Luc Solans, Elvire Bardaji. 


Cette photo heureuse symbolise la fin de vendanges en 1947 au château de l’Ermitage à Servian dans l’Hérault. 
Les sels d’argent qui ont révélés le film avant d’être rincés à l’eau puis trempé dans un bain d’arrêt, ont fixés éternellement sur le papier photographique une seconde de ces trois vies, sans oublier la petite chienne Dolly dans les bras de ma tante Marie-Rose aux côtés de ma tante Elvire Bardaji et de mon frère Jean-Luc. 

La vie n’est pas comme ces souvenirs que nous conservons dans des albums de famille. Peu à peu les personnages de cette scène se sont effacés un à un avant de disparaître. Ne reste plus aujourd’hui que le petit garçon qui présente à l’objectif une belle grappe de raisin. Ce petit garçon, âgé de soixante-quinze ans, se retrouve aujourd’hui inconsolable.

J’étais en sa présence lorsque nous avons appris la disparition de notre tante Marie-Rose Caroul, (la personne avec la petite chienne Dolly dans les bras), que nous nous étions promis de passer voir en avril prochain. Le calendrier est parfois cruel. En décembre dernier, lorsque mon frère Jean-Luc m’avait emmené au village de nos parents, à Servian, nous en avions profité pour faire un saut à Florensac saluer notre tante Marie-Rose et son mari Francis âgé de 91 ans. Hélas notre visite n’étant pas programmé nous avons trouvé porte close. 

Mon frère vouait au deux femmes présentes sur cette photo un culte particulier. Tout au long de son enfance, lorsqu’il les rejoignaient, elles lui donnaient tout l’amour et l’affection qu’il ne trouvait pas auprès de sa propre mère. Le souvenir de ses deux femmes reste associé, quant à moi, aux vacances estivales de ma petite enfance. 

Le temps passe et n’épargne personne. Nous en sommes tous conscients. Nous essayons de regarder devant nous sans trop nous soucier du reste. Mais inévitablement les rangs autour de nous se sont clairsemés au fil des décennies. Je n’ai guère de document relatif à ma tante Marie-Rose, la plus jeune sœur de ma mère. Elle était le dernier membre d’une fratrie dont les trois ainés ont déjà disparu. Elle vient de s’éteindre à son tour à l’âge de quatre-vingt-huit ans. 
Les deux femmes sur la photographie sépia reposent désormais dans le même caveau à Florensac.

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