jeudi 5 décembre 2013

La mystérieuse Lady Dedlock de Charles Dickens


Enfin une traduction en poche de ce que je considère l'un des plus grands romans de Charles Dickens "Bleak House" 

L'art d’écrire (des romans) est un art très futile s’il n’implique de voir le monde comme un potentiel de fiction. Hasards et coïncidences s’imbriquent dans la création d’un monde nouveau. C’est pour cela qu’il faut voir les grands romans comme de merveilleux contes de fées. Si les grands romans sont de grands contes de fées, Dickens, quant à lui, est un enchanteur.

l'intrigue se compose de deux intrigues distinctes, l’une met en scène un homme généreux et excentrique, John Jarndyce, entouré de ses pupilles. Ils vont d’une ville à l’autre rencontrent sans cesse de nouveaux personnages excentriques et loufoques.

A côté de cette intrigue une seconde, sombre et serrée, policière et criminelle, dont on ressent la très nette influence de son ami Wilkie Collins. Mais avant tout Bleak House est un fantastique roman noir. Noir comme « la fumée (qui) tombe des tuyaux de cheminée, bruine molle et noire, traversée de petites pelotes de suie » sur un Londres froid et venteux de novembre. Brouillard partout où se dessinent confusément quelques becs de gaz. « L’âpreté de l’air, la densité du brouillard, la boue des rues atteignent leur point culminant aux alentours (…) de Lincoln’ Inn Hall où, au cœur même du brouillard siège (…) la Haute Cour de Chancellerie. Par ces bribes d’extraits de la fantastique description de Londres sous le brouillard qui ouvre le roman, le ton est donné à cette puissante satire de la coûteuse et ruineuse Haute Cour de Chancellerie, aussi brumeuse, noire et assassine que le brouillard qui l’environne.. Mais au-delà de cette sombre histoire juridique qui conduira à la ruine et à la mort plus d’un individu. Le livre est plein de scènes cruelles et barbares. Neuf personnages de premier plan meurent de façons diverses : l’un sera assassiné, les autres succombent à la phtisie, à la douleur, au remords, à la folie ou à la paralysie; l'un d'eux, Krook, finira de façon « extraordinaire » et partira en fumée comme des particules de suie grasses qui inondent la ville.

Les deux titres choisis par la traductrice ne sont pas heureux.  je reste quant à  moi attaché à celui de « Bleak House » qui comme l’ensemble des choses inanimées dégagent une atmosphère qui finit par vous obséder : les vieilles maisons décrépites sont à jamais marquées par les souvenirs des anciens crimes; les ruelles sales et les impasses repoussantes sont fréquentées par des bandits ou sont le théâtre de morts violentes, et les portes et les fenêtres, les cheminées ou les statues finissent par prendre un aspect sinistre. 
 Il est  heureux qu’enfin  celui-ci soit disponible que dans une  collection de poche absente,  hélas des illustrations originales. 


La mystérieuse Lady Dedlock & Le choix d'Esther de Charles Dickens,  Archipoche 

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