lundi 22 juillet 2013

Louise Patin

                                            
 
 
Une grille, une allée de jardin et une maison sans étage, rue d’Odessa. Une maison discrète et simple comme celle qui l’habitait. Madame Patin, femme étonnamment bonne et douce. Madame Patin était ma marraine. Elle vivait seule avec ses enfants, deux filles et un garçon de l’âge de mes aînés. Je lui rendais visite chaque jeudi. Parfois, elle m’invitait à déjeuner et nous faisions une adorable dinette tous les deux dans un décor feutré. Au dessert, j’avais droit à de savoureux œufs à la neige que je dégustais sous l’œil d’un monsieur dans son cadre posé sur le buffet. Rester ainsi depuis des années dans son cadre sur le buffet lui donnait un air un peu triste. En me régalant des œufs à la neige de ma marraine, je songeais que moi aussi j’aurais fini par avoir l’air triste à rester bien sagement dans mon cadre. A l’emplacement de ce qui était la maison de madame Louise Patin se tient un grand pavillon à l’air triste entourée d’un cadre de briques rouges.

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