mercredi 4 janvier 2012

Philip Kerr : La trilogie berlinoise


Publiés pour la première fois dans les années 1989-1991, L'été de cristal, La pâle figure et Un requiem allemand évoquent l'ambiance du IIIe Reich entre 1936 et 1938 puis dans ses décombres en1947. Ils ont pour héros Bernie Gunther,  détective privé, désabusé, courageux, perspicace et insolent, il est à l'Allemagne nazie ce que Phil Marlowe était à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire témoin de la cupidité et de la cruauté humaines, qui nous tend le miroir d'un lieu et d'une époque.

Des rues de Berlin « nettoyées » pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques, à celles de Vienne la corrompue, théâtre après la guerre d'un ballet de tractations pour le moins démoralisant, Bernie va enquêter au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires.

Quel bonheur que cette réédition  de cette Trilogie berlinoise de Philip Kerr. Ersatz de Sam Spade ou du Gittes du Chinatown de Polanski égaré dans le régime nazi, le privé Bernie Gunther, témoin de la corruption, des luttes intestines du parti nazi, ou des sinistres lendemains de l'après-guerre, n'en finit pas de glisser du cynisme au désabusement. Les plus noirs des romans historiques, les plus historiques des romans noirs, les trois récits de Philip Kerr nous baignent dans le quotidien méconnu, parce que non caricaturé, de l'Allemand ordinaire et désorienté au coeur de l'ambiance oppressante du IIIe Reich. 


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