mardi 30 août 2011

Christian SOLANS Sténopés & Cie



La photographie au sténopé (du grec sténos, étroit et ope, trou) est une photographie où le système optique n’est pas composé d’un ensemble de lentilles mais d’un simple trou.




            "Si le principe du sténopé en tant que Camera Obscura est connu et décrit depuis l’antiquité, ce n’est pas le sténopé qui a marqué les débuts de la photographie mais bien la lentille. Il n’a été utilisé en photographie qu’à partir de la fin des années 1850. Tombé en désuétude du fait du développement rapide de la photographie instantanée, il fut remis au goût du jour aux Etats-Unis dans les années 60-70. La photographe au sténopé est pratiquée par des millions d’adeptes dans le monde entier.

 


« La construction d'un sténopé est extrêmement simple. Il suffit d’une boîte suffisamment bien fermée pour être étanche à la lumière. Son intérieur doit être recouvert d’une substance noire et mate pour éviter toute réflexion optique des rayons lumineux. L’une des faces est percée d’un petit trou, à l’aide d’une aiguille à coudre par exemple. C'est ce petit trou qui est à proprement parler le sténopé, il peut être percé dans un matériau différent de la chambre noire et être monté sur celle-ci comme un objectif photographique classique. »




 
« Approche de la photographie primitive, un sténopé permet de reproduire une image après passage de la lumière par un orifice de très petit diamètre et de l’enregistrer sur une émulsion photographique. Actuellement la technique du sténopé est utilisée non pas par quelques nostalgiques mais par ceux qui y cherchent des qualités particulières à mettre en valeur. La photographie au sténopé est en dehors des modes et des circuits commerciaux, si elle est très pratiquée, elle est peu connue. »



« Par certains aspects, la philosophie de la prise de vue au sténopé se rapproche de celle de la chambre grand format. Il faut aimer prendre du temps, contempler avant de déclencher. On reviendra souvent devant le même sujet pour recommencer une prise de vue. Elle s’en démarque par d’autres aspects, il faut savoir, profiter de l’imprévu, de l’inattendu, et même de l’accidentel, des bonnes surprises, des « ratés providentiels ». Un pied très stable ou un calage solide de l’appareil est indispensable pour une immobilité parfaite pendant des poses qui peuvent se calculer en minutes voire en heures. En photographie au sténopé, le cadrage est souvent évalué. Avec un peu d’expérience, on arrive à peu près à savoir ce qui va rentrer dans la boîte. Un des charmes de la photographie au sténopé est souvent la surprise que l’on ressent à l’observation du résultat; un cadrage «chanceux» en fait partie. Les temps de pose s’échelonnent entre quelques secondes et plusieurs minutes, en pleine lumière, jusqu’à plusieurs heures en basse lumière. »


 


« La pratique du sténopé amène à s’investir dans la totalité du processus photographique; compréhension du phénomène optique, conception de l’appareil, de l’objectif, choix du format, de la focale, réalisation des photographies de la plus simple façon en obtenant un résultat qui surprend toujours par sa qualité… « imagique ». Ces qualités sont exploitées par de nombreux artistes, pas forcément photographes exclusifs, qui trouvent là un champ d’exploration au service de leur art. La photographie au sténopé est un monde à part : pas de course au matériel. On ne sera jamais pénalisé par un équipement dépassé. Il faut y aller pour chercher "quelque chose" et non pas pour s'opposer à tel type de photographie. Ce « quelque chose » peut être l'envie de fabriquer son appareil, de produire des images vraiment particulières, le plaisir de faire des photographies avec une grande économie de moyens... Si votre recherche esthétique s'accorde avec les possibilités techniques du sténopé, vous trouverez probablement votre bonheur en exploitant les possibilités de ce petit trou. »


source : « la photographie au sténopé » par Robert Colognoli.


Christian SOLANS pratique la photographie en dilettante de1971 à 1991, puis de façon plus sérieuse depuis 1998, poussé par son fils également passionné de photographie.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

En ce jour d'inauguration, bravo pour la beauté de ces sténopés! Quel beau travail! Ceux qui ne peuvent pas aller voir l'exposition à Guéret aimeraient bien un petit catalogue imprimé!
Emm.