mercredi 11 mai 2011

Les quatre cents coups, François Truffaut (1959)

Un dimanche mon père a sorti la 4cv. Le trio familial a grimpé jusqu’à Villemomble au Trianon. Papa ne trouvait pas de place. Ma mère râlait. « Si t’es pas contente, t’as qu’à le prendre toi, le bout de bois ! Et si t’es si pressée, eh ben t’as qu’a descendre ! ». Il y avait la queue et ce n’était pas le bon film. Il y a eu une petite altercation devant tout le monde sur le trottoir, puis nous nous sommes glissés dans la foule. Mes parents se tiraient la gueule. Moi, je lisais Spirou. En attendant le début de la séance Papa et moi jouions à trouver des mots affichés sur le rideau des réclames. "Garage Moulin ! " a lancé Papa. Je cherchais des yeux ce fameux garage qui n’existait en fait que dans son imagination. A l’entracte, j’ai eu droit à un eskimo glacé. « Tu le gâtes trop ! » a dit ma mère. "Avec toi, il aurait rien. - Si, une bonne paire de torgnoles." Mais aujourd'hui, c’était un merveilleux dimanche dans cette belle salle tendue de velours rouge. La lumière s’est éteinte. Papa m’a chipé de la glace et le rideau s’est levé sur ce qui restera à jamais mon premier émoi cinématographique.

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