mercredi 19 janvier 2011

Parallel realities live...

2010, année conflictuelle et traversée de peurs, aura vu, côté jazz, une suractivité festivalière, des clubs pleins et des ventes de disques en chute li­bre. Terminons-la par un choix de confiance : un double album fédérateur, enregistrement d'un concert au Mellon Jazz Festival le 23 juin 1990. Jack DeJohnette ouvre le feu avec une longue introduction, rappelant, par ses coups secs sur sa caisse claire à la peau tendue et ses toms bien accordés, qu'il produit l'un des plus excitants sons de batterie qui soit et que son jeu est tout d'exubérance joyeuse. Le maître de cérémonie annonce ensuite l'arrivée de Dave Holland, qui lance à la contrebasse un riff répété sur lequel on a envie de se lever pour danser. C'est probablement ce que fait Herbie Hancock, très applaudi, avant de se mettre simultanément au piano et au Fender Rhodes pour placer avec humour les accords du morceau qu'on a reconnu, Shadow Dance, de Dave Holland, que vient suggérer plutôt qu'exposer la guitare de Pat Metheny, ovationné dès son entrée en scène. Voilà parti un concert d'une heure et demie, sans un temps mort, sur des tempos variés qui vont des quelque 210 à la noire pour les treize minutes de Solar, de Miles Davis, à la ballade Silver Hollow, de Metheny, plus Metheny que jamais : pensée rapide sur lyrisme juvénile. Ces grands musiciens étaient au milieu de leur carrière, ils n'ont peut-être jamais été plus détendus ni plus intensément aimables. Le live conserve. Michel Contat

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