mardi 29 juin 2010

Thami Benkirane

Il est des photographies qui ne sont pas Images : Représentations visuelles des objets, mais des "poésies muettes". L’œuvre du photographe marocain Thami Benkirane en est une. La singularité de son approche tient à cette compétence d’éterniser l’éphémère, de rendre merveilleux le banal et de créer un monde unique, où l’émotionnel et le poétique sont d’une vastitude de grande portée et où la magie vous submerge et vous laisse bouche bée. Il n’est pas d’hasard que Magie et Image contiennent les mêmes lettres.
Thami Benkirane a une faculté extraordinaire d’autopsie, selon le sens originel du mot : voir de ses propres yeux. Il accorde aux choses, aux scènes, le temps suffisant du regard, ce qui lui permet de voir ce que dérobe le regard pressé et de présenter le monde qui l’entoure d’un point de vue spécifique, irréductible.
Sur l’un de mes cahiers de notes, je lis : "L’art est une heuristique, l’œuvre n’advient qu’à partir du moment où l’artiste ose expérimenter en s’avançant sur un chemin inconnu : « L’art est expérience, parce qu’il est une recherche, et une recherche non déterminée, mais d »terminée par son indétermination."" . Fin de citation. Ces mots sont extraits de l’hors série de « le nouvel Observateur », consacré au génie de tous les temps et auteur du sourire énigme de Mona Lisa, Léonard de Vinci, et le décrivent. Mais je peux même en dire autant sur la démarche de travail de Thami Benkirane. Il pratique la photo continuellement, déduit ces propres lois selon un subtil équilibre où l’expérimentation et l’imagination s’épaulent l’une l’autre pour engendrer une œuvre.
Il porte en lui un souci de création, un plaisir lors de la pratique de la photo. Il fait et se fait plaisir. La photographie chez lui est une fête. Une fête de couleurs, de formes, de poésies et c’est au spectateur de se lancer et boire jusqu’à l’ivresse.
J’ai découvert, pour la première fois, le travil de Thami Benkirane un peu par hasard. J’ai l’habitude, lors de mes visites à Fès, de faire une tournée dans les établissements culturels et artistiques, la galerie Mohammed Kacimi, les complexes culturels, l’institut français.. etc. C’est dans ce dernier que j’ai vu accrochée son exposition "Moroccan graffiti". deux rencontres plus tard, des e-mails via le net et des visites dans nos blogs respectivement . C’est le premier et le seul, au moins jusqu’à maintenant, qui a pu marquer mon travail photographique et quelques unes de mes habitudes. Merci Thami.
Source : PhotoAyour
A Nimes dans le cadre du Printemps photographique en partenariat avec Negpos et l'Association Marocaine d'Art Photographique Thami Benkirane expose son travail sur la médina de Fès. arré d'ArtBibliothèque des adultes Espace Etude et Recherche du 11 mai au 15 juillet 2010

La Médina de Fès saisie par l’œil aiguisé de Thami BENKIRANE, est cet espace ludique dont le photographe peut se jouer en toute liberté par la composition, de main de maître en l’occurrence, toute en subtilité et en graphique savamment élaborée, parfois au fil du hasard… Patrice LOUBON Faire le portrait photographique de la ville, voilà ce qui semble tenir de la gageure ! Car la cité n’est pas une personne qui pose sereinement devant l’objectif. La ville, enjeu spatial où le paraître est perpétuellement en jeu, se présente sous la forme d’une multitude de faces et de profils. (…) Je vous invite donc à une petite déambulation photographique dans la vieille médina de Fès telle que nous la voyons aujourd’hui en dehors des clichés, des images d’Epinal et du récitatif touristique. Je voudrais vous proposer des mots et des images dont l’association ouvre des horizons susceptibles d’augmenter le potentiel d’intelligibilité des problèmes qui pèsent sur l’espace propre à la médina actuelle.

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