lundi 2 mai 2011

Danilo Rea At schloss Elmau a tribute to fabrizio de André

Les pianistes de jazz italiens connus en France, Enrico Pieranunzi, l'aîné, Stefano Bollani, le cadet, et entre les deux, Dani lo Rea (né en 1957), ont en commun d'avoir reçu une formation classique complète. Ainsi, Rea, qui vit à Rome, est sorti lauréat du conservatoire de Santa Cecilia, l'un des plus prestigieux d'Italie. Ses précédents disques solo étant difficiles à trouver, c'est un événement que soit publié dans l'excellente série Piano Works du label munichois ACT son hommage à Fabrizio De André (1940-1999), célèbre compositeur-interprète de chansons, un Georges Brassens à l'italienne. Révélé en France comme sideman d'Aldo Romano, Rea est un pianiste improvisateur en solo qu'on ne peut comparer qu'à Keith Jarrett ou Brad Mehldau, et en France, à Martial Solal ou Baptiste Trotignon. Techniquement, il l'emporte par la profondeur du son, la virtuosité de la main gauche, le toucher perlé, tantôt doux, tantôt percutant, de la main droite. At Schloss Elmau ne se compare à rien. D'abord parce que le château Elmau en question, hôtel de luxe en haute Bavière offrant toute l'année des concerts, classiques, pop et jazz, n'a pas d'équivalent. Ensuite parce que la qualité du Steinway de concert, l'accordage impeccable (plus une prise de son « classique », sans réverbération) incitent les pianistes à donner le meilleur d'eux-mêmes. Richie Beirach, Uri Caine, Joachim Kühn, Yaron Herman ont joué ces dernières années en ce château fortuné. Brad Mehldau lui a même dédié un titre. Mieux encore que Rea ne le fait dans ses récitals, à Rome, à Paris, à New York, il offre là toute son italianité, avec galanterie, humour, émotion, improvisant librement sans jamais perdre de vue, même quand il égrène occasionnellement des accords forcenés à la Cecil Taylor, la mélodie, son beau souci. A l'intersection du jazz, du classique et de la pop, il séduit par sa personnalité originale de telle sorte que At Schloss Elmau prend place parmi les indispensables du piano solo. Michel Contat

1 commentaire:

Anonyme a dit…

magnifique morceau, j'avais oublié à quel point j'aimais le piano
Bien à vous
Hélène