dimanche 3 janvier 2010

Le dromadisme

« D'abord, il traça les limites d'un champ de courses à peu près circulaire ("La forme n'a pas d'importance", dit-il); puis tous les membres du groupe se placèrent sur le terrain au petit bonheur. Il n'y eut pas de: "Un, deux, trois, partez!" Chacun se mit à courir quand il lui plut et s'arrêta de même, si bien qu'il fut assez difficile de savoir à quel moment la course était terminée. Néanmoins, lorsqu'ils eurent couru pendant une demi-heure environ et qu'ils furent tous bien secs de nouveau, le Dodo cria brusquement: "La course est finie!" Sur quoi, ils s'attroupèrent autour de lui en demandant d'une voix haletante: "Mais qui a gagné?"
« Tu as gagné ! Je vais dormir ailleurs ! »Le dromadisme condamne donc le sujet atteint de cette maladie à dormir seul. Les symptômes en sont l’accélération du rythme cardiaque, sueurs et hallucinations Carrolliennes. Elle se manifeste généralement lors du premier sommeil par l’excitabilité du malade qui exécute un nombre incalculables de ruades lors de ses changements de côté. Sommé derechef a cessé de « sauter tel un dromadaire » sans parvenir toutefois à obtempérer, sa femelle découche après avoir attenté à la vie de son chameau de mari à coups d’oreiller. Il blatère bien quelques excuses mais en vain.
Contrairement à ce que l’on croit il n’est point seul mais en compagnie d’Alice et de cette étrange ménagerie composée du lapin blanc, de la souris, du chien, le chat du Cheshire, Bill le lézard et du dodo pour une nouvelle course à la comitarde proposé par ce dernier.Bien entendu d’avoir ainsi trop couru, je me retrouvais fort fourbu quand le matin fut venu. Je m’extirpais avec difficulté des draps moites et dandinait mon popotin jusqu’à la cuisine toujours en proie à de violentes douleurs lombaires. Douleurs pour lesquelles le médecin m’avait prescrit un antidouleur : l’Acupan, dont les effets hallucinogènes avaient été testés avec succès par Rosiane lors de son séjour à l’hôpital. J’ai donc rapidement mis fin à ce traitement de choc préférant mes vieilles douleurs et des nuits peuplées de merveilleux mais moins éprouvantes physiquement à traverser des océans de larmes toute les nuits.

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