dimanche 27 décembre 2009

Les scarabés décortiqués

Qu’est-ce à dire ? Qu’entends-je ? Qu’ouïe je ? Que lis-je ? Me serais-je fait refourguer un rossignol pour mon Noël 66 ? Abusé ainsi la jeunesse est une honte !!! J’étais jeune, innocent, naïf et crédule écoutant en boucle "Revolver" des Beatles sur l’unique haut-parleur à la membrane vacillante de mon électrophone, tandis que ma mère passait et repassait l’aspirateur Tornado dans un vacarme assourdissant, juste avant que je l’entende gueuler derrière la lourde : « Va me chercher une demi de beurre chez Ginette. T’en profiteras pour rapporter le panier de pinard à la mère Dallissier qu’attend après pour vaincre sa déprime.» Dix litrons de Vin des Rochers à se traîner pour deux balles la course et retrouver le bras de l’électrophone en bout de course avec un troupeau de moutons sous le saphir. Bêêêêê!!!!! Y'a pas de bê !Alors tu réessayes d'écouter les subtilités d'Eleanor Rigby, comme plsu tard celles de St Pepper's, avec l’aspirateur qui ronfle, la cocote minute qui chuinte, la machine à laver qui ronronne et l’appareillage Moulinex qui libère la femme sans oublier «Çà va bouillir» avec le grand Zappy Max à la T.S.F de la guerre. Et tout ça pour entendre ensuite gueuler dans un silence aussi soudain qu’oppressant « Tu vas m’arrêter ton crincrin et faire tes devoirs avant que ton père n’arrive !»
C’était ainsi qu’on écoutait les Beatles de mon temps. Et ce fut la même chose jusqu'à la fin du groupe. Et on en faisait pas tour un fromage avec des tripatouillages sonores pour écouter ce que personne n’avait jamais entendu, même pas les Beatles eux-mêmes !!! C'est dire.
Alors apprendre que des types ont mis quatre ans, en repartant des bandes originales toujours conservées à Abbey Road à te décortiquer les scarabées, comme des bouquets un soir de Noël, pour retirer les effets sonores laborieux, les sonneries de porte, les grincements de gonds, les pets de lapins, les baillements, la cocote qui chuinte, le lave linge qui ronflen la mère Dallisier qui tombe juste au-dessus, bourrée jusqu'à la glotte de Vin des Rochers et donner ainsi davantage de puissance au son, sans jamais altérer l’essence originale des titres – L'histoire ne dit pas si l'essence c'est du sans plomb 95 ou 98 -Tu m’étonnes, Simone. – Au mixer Moulinex à maman les Beatles pour une purée musicale spectaculaire. Vroum, vlan, pan, crac !
Tiens, les quatre premiers disques qu’étaient en mono, paraissent aujourd’hui pour la première fois en stéréo et pour les cons qu’aiment pas la séréo et préfère le pur jus, les albums suivants ont été, pour un second coffret intitulé The Beatles in Mono, remasterisés en version mono. Elle est pas belle la vie ?
Vous me direz cette nouveauté, mais c'est vieux comme le monde : « Le dix-neuvième siècle a produit une nouvelle école de musique, qui ressemble à peu près pour autant à la vraie musique que le hachis ou le ragoût du lundi au rôti du dimanche.
Bien entendu, nous voulons parler de la mode aujourd’hui répandue de diluer les œuvres d’anciens compositeurs dans une bouillon de variations modernes, de manière à satisfaire le goût affadi et dépravé de la génération actuelle. Certains baptisent cette invention « mise au goût du jour ». Dédaignant l’aimable proposition que fit Alexander Smith de « mettre notre époque en musique », ils veulent absolument mettre la musique au goût de l’époque. » Lewis Carroll.
Après avoir achetés les Beatles en 45t, en 33t mono, en 33t stéréo, en cassettes audio, en CD puis en CD Remasterisés, j’attends la renaissance du groupe avec les clones de John et Georges pour un concert unique de comme dans le temps à the Cavern de Lascaux remasterisée et un nouvel album pour 2010. Trop de la balle.
Et comme le souligne le dicton :
"Deux Beatles de mort, l'en reste deux encore !"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

salut,tu vois ,ton article n'a pas eu bcq de succés...
tu oublie que malgré tout ce marketing,on n'est pas si con que ca pour reprendre ton -mauvais billet-et on reste des consommateurs libres de choisir.

Anonyme a dit…

Je n'attends nulle reconnaissance ni succès d'un (mauvais) billet d'humeur. Bien entendu les consommateurs sont encore libres de choisir. Merci de votre commentaire. PAPOU