jeudi 3 septembre 2009

Vie de chien


Déjà rentré à la nuit pour être réveillé sur le coup de deux heures par une erreur d’interphone et ensuite se faire gueuler dans les esgourdes pour s’entendre dire qu’il est six heures, c’est pas une vie de chien. Pour pas réveiller, Pupuce, je me suis armé lesdites esgourdes d’écouteurs appropriés comme quand les résistants de la première heure captaient Radio Londres. J’ai résisté ainsi jusqu’à six heures trente, heure à laquelle, en progression reptilienne j’ai activé le détonateur de la bombe à caféine. Deux déflagrations neuronales plus tard, un slip sur la tête et le cul collé sur le Jacob Delafon, je me suis brossé les dents en me nouant les chaussures. Essayez, c’est pas simple. Et à sept heures tapantes je me suis retrouvé comme une merde sur le trottoir. C’est alors que s’est pointé le type. « Hep, monsieur, j’espère que vous ne pensez pas vous en tirez comme ça, par hasard ? qu’il me dit. – M’en tirez comme quoi ? Que j’y réponds. – Ben, en laissant traîner vos détritus sur la voie publique », qu’il me fait en sortant son carnet à souche. Et que je me tourne et que je me retourne à la recherche du détritus suspect. « Vois pas ! que je lâche. – Et ça ! » qu’il me montre, un index suspect pointé sur moi, en pleine déprime le jour de la rentrée. Je ne me doutais pas qu’après plus de trois semaines de vacances, j’avais si mauvaise mine. Ni que me retrouver telle une merde sur le trottoir, allait me valoir d’être verbalisé derechef par un inspecteur de la voirie. Je me suis ramassé avec un bout de Sopalin et jeté dans la poubelle la plus proche. « Ça ira comme ça ?», j’ai lâché, un rien cabot. Devant ma gueule de chien battu, le type a refermé son carnet à souche. « Ca ira pour cette fois, qu’il a soupiré, bienveillant. Evitez toutefois de vous trouvez une nouvelle fois comme une merde sur mon chemin, qu’il a ajouté, sinon je verbalise. – Vaut mieux sur le chemin que sous la semelle ! » j’ai tenté , ironique. J’ai tout de suite vu qu’il manquait cruellement d’humour, alors je suis resté coi, tout recroquevillé dans ma poubelle, un rien péteux. Quelle vie de merde, tiens, que je me suis pensé.

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