samedi 17 janvier 2009

Julien Clerc au Casino de Paris

Julien Clerc a posé ses valises dans cette splendide salle à l’ancienne du Casino de Paris pour y fêter ses quarante ans de carrière. Nous sommes allés lui rendre visite avant qu’il ne parte en tournée. En première partie la ravissante Coralie Clément que j’avais découvert en 2001 avec le bel album « Salle des pas perdus » est venue nous enchanter avec de belles petites histoires d’amours susurrés d’une voix tendre et sensuelle.
Puis ce fut le beau retour de l’élégant et séduisant sexagénaire dont je craignais qu’il ne fasse une part trop belle à son dernier album "Où s'en vont les avions ?", réalisé par Benjamin Biola. Il n’en fut rien. Un Julien Clerc à nouveau chic et classe à pris le relai de Coralie et alors, comme l’a écrit Véronique Montaigne dans le Monde.fr du 9 janvier, ce fut une « Bonne surprise, très bonne surprise : Julien Clerc, que l'on aurait pu craindre à court d'imagination, après toutes ces années, revient en scène le cœur ouvert, séduisant comme jamais, costume noir et chemise blanche, classe, très classe. Programmé au Casinode Paris jusqu'au 18 janvier, le chanteur confirme sa capacité à distraire avec élégance et qualité, en vingt-sept chansons précieusement choisies. » « Le récital est construit au millimètre, de Où s'en vont les avions ?, titre de son album paru en 2008, à Hair, dont il a créé la version française il y a bientôt quarante ans au Théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris. La salle, qui chante Let the Sunshine In, avec une foi hippie intacte sous les cheveux blanchissants, est debout. » (…) « C'est avec un subtil classicisme que Clerc développe avec aisance, veste sur l'épaule, salle fredonnante : "Tes paupières de fièvre/Sont à moi, sont à moi/Tes frayeurs, tes rêves/Sont à moi, sont à moi, sont à moi/Jaloux/Oui jaloux/Jaloux et jaloux de tout. » : chanson de velours, écrite pour lui en 1978 par Etienne Roda-Gill l'auteur fétiche, mort en 2004 et toujours le chouchou des fans de Julien Clerc, ceux que Roda dénommait le "club des patineurs". Excellent mélodiste, compositeur de toutes ses chansons, Clerc s'est souvent incliné devant le talent de ses paroliers, qu'il cite par ordre alphabétique en début de récital, tant chacun d'entre eux est important. » « De ces compagnons, il raconte des anecdotes en scène, des scènes fondatrices de ses débuts, quand, en 1967, il "auditionne" devant Bob Socquet directeur artistique chez Pathé-Marconi, tandis que ses deux copains "écrivants", Roda-Gil et Maurice Vallet, dit Momo, attendent au bistrot. Passé par un traitement antituberculeux très dopant, dit encore Julien Clerc, "Momo" écrit l'improbable Ivanovitch à la sortie du sanatorium, premier tube, avec La Cavalerie (1968), texte délirant de Roda-Gil. » « La justesse inconstante est celle que l'on connaît au chanteur depuis toujours. La voix est toujours forte, ample. Les chansons d'hier s'insèrent dans les plus nouvelles, sans effort, sans placage » (…) Cette (belle) imbrication s'appuie sur quatre jeunes musiciens (...) qui jouent chacun de tout : guitares, batterie, trompette, claviers, mélodica, banjo, choeurs... Ce montage inédit, une très bonne idée, laisse à Julien Clerc, le plus souvent au piano, la totale maîtrise du parcours. Sa capacité à zapper sans qu'on n'y voie goutte de la pure mélancolie aux joies créoles (Mélissa, David Mc Neil, 1985), son don de marier le populaire à l'hermétique, l'accessoire au politique, étonne toujours. »

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