lundi 29 septembre 2008

Les cadavres ne portent pas de costard !

Le radio-réveil s’est mis à gueuler sans prévenir : Les petits enfants d’Hitler venaient de faire 29 % des voix aux législatives en Autriche. Je me suis alors vautré comme une vieille merde sur mes charentaises. Splatch ! « Heureusement la gauche est arrivée en tête tandis que les conservateurs accusent une chute de neuf points… » Ah, si la gauche est arrivée en tête, c’est différent, que je me suis dit in petto, me voilà rassuré. C’était donc pas pour demain la distribution obligatoire des pin’s avec croix gammée pour les uns et étoile jaune pour les autres. Quoique, compte tenu de la difficulté de la formation d'une coalition, Heinz-Christian Strache, dirigeant du FPO se voyait déjà chancelier… J’ai lorgné le calendrier question de voir si je ne vivais un cauchemar vieux de soixante quinze ans. De toutes façons l’opinion publique et les forces politiques mondiales allaient se mobiliser. Les forces de l’Otan allaient envahir l’Autriche. Les sanctions allaient être terribles. Fâché tout rouge j’ai balancé un bout de baguette viennoise à la poubelle avec les Cd de Mozart. « Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté d'environ 40.000 en août. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, organise aujourd'hui une « réunion de crise ». Scratch ! La biscotte explosée en mille morceaux dans la cuisine. Putain, à peine beurrée déjà niquée. «... une hausse de près de 2 % du nombre de demandeurs d'emploi en août par rapport à juillet, soit autour de 40.000 chômeurs supplémentaires. Cette hausse pourrait faire à nouveau plonger le moral des ménages, qui vient seulement de se redresser en septembre après plus d'un an de baisse continue… » Le moral était remonté ! Quand ? Pour ma part je ne pouvais pas être au plus bas, sous la table à ramasser les mies avec ma balayette. Nicolas Sarkozy, avait bien raison dans son discours prononcé jeudi soir à Toulon : « Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat. » Merci Niko, toutes et tous allons nous serrer la ceinture. Pis le Xavier avec la Christine, tel que je les connais, ils vont te les faire vite fait aller aux boulots tous ces fainéants. Une convoc’, un bon coup de gégène sur les bijoux de famille comme on bon vieux temps, et vous allez voir si le BAC+12 il va pas te les vider les poubelles pour le SMIC ! Bon, je vitupére, mais en attendant il me fallait aussi petit déjeuner. Pas de panique, j’ai beurré deux trois biscottes vite fait entre les pubs et la météo. Un bon café chaud me tirerait de ce cauchemar. « Avec un salaire mensuel de près de 22 500 euros, le président du Sénat est l'un des personnages les mieux payés de l'Etat….. » Bouquet final. Il allait falloir que j’arrête mon feu d’artifice de biscottes sous peine de mourir de faim. « …. Le 1er octobre, il passera la main restera sénateur jusqu'en 2010. Il touchera donc toujours son salaire de base de 11 500 euros. Et quand viendra l'heure de la retraite, il cumulera les pensions : la retraite de sénateur, mais aussi celle de député, conseiller régional, conseiller général... et même celle de fonctionnaire des postes, métier qu'il a exercé au début de sa carrière professionnelle. Au total, le montant de ses retraites dépassera... son salaire de président du Sénat….. ! » Et vlan ! le café brûlant sur les cuisses à hurler la mort. »…En outre, comme ses prédécesseurs, il bénéficiera d'une voiture avec chauffeur, d'un bureau avec une secrétaire, d'un collaborateur et de deux gardes du corps.En tant que président du Sénat, Christian Poncelet bénéficie également d’un de 200m², que le Sénat lui a donné à vie et qu’il occupe déjà depuis 2004. » Les nouvelles n’étaient vraiment pas bonnes, certes, mais fallait-il pour autant se laisser abattre comme le prisonnier dézingué au fusil à lunettes depuis l’extérieur de la prison de Varces-Grenoble (Isère) sur fond de règlement de comptes ? Mort de faim. Des schnarpels de biscottes à la poubelle j’ai hésité à récupérer la baguette viennoise. Fort de mes principes j’ai seulement repêché Mozart. Un aller retour à la cave ne m’a prit que quelques minutes. Au point où j’en étais maintenant je ne vois pas pourquoi j’allais me stresser. Je me suis écouté le CD de Segolene au Zenith : Antisocial. J’ai assujetti le chanvre au lustre et me suis pendu à 7h45 du matin avec ma pancarte accroché autour du cou : « Fuck tout le monde ! » Pan ! Crac ! Paf ! la gueule sur le tapis avec le lustre dessus. J’ai bien fait de me rater car après coup j’ai trouvé que la pancarte faisait mauvais genre, un rien misanthrope. Les 40 000 nouveaux chômeurs n’étaient pour rien dans mon état de délabrement mental. J’aurais du plutôt inscrire : « Fuck F.P.O., B.Z.O. ! » voire « Poncelet salaud Hitler complice ! ». Mais être retrouvé pendu à poil avec ça autour du cou ça ne voulait rien dire. Miné, j’ai donc essuyé les plâtres le ventre vide. Avec toutes ces conneries j’allais en plus être en retard au boulot. Qu’est ce que vous voulez, ce n’est pas tous les jours qu’une bonne nouvelle genre « 200 ouvriers de la filiale indienne d’une société italienne fabriquant des pièces détachées automobiles ont lynché à mort le patron qui les avait licenciés deux semaines plus tôt pour vandalisme. Le contentieux avait pour origine le refus du chef d'entreprise d'augmenter les salaires et de signer des contrats à durée indéterminée. » Vu qu’on n’est pas en Inde, je me suis loqué vite fait, enfin du moins aussi vite que m’y autorisait ma minerve, et jeté dans la rue avant que moi aussi on ne me vire. Tout ça sans manger. On est bien peu de chose.

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