mercredi 2 juillet 2008

Toutes Suites : Pablo Casals

Brocantes, vide-greniers, boutiques d’occasion ont souvent du bon. Comme signalé dans l’article « Le royaume des plantes » en 1981, le collectionneur Sean Sexton découvre à Bermondsey, un marché aux antiquités de Londres, une malle renfermant des centaines de photographies d'un inconnu, Charles Jones, datant vraisemblablement des années 1895 – 1910. En 1889, Pablo Casals à treize ans. Il farfouillait dans une boutique de partitions d’occasion dans le quartier de la Barceloneta et tomba sur un fascicule poussiéreux renfermant Six suites pour violoncelle seul de Bach. « J’ignorais alors jusqu’à leur existence, personne ne m’en avait jamais parlé. Ce fut la plus grande révélation de ma vie. Je ressentis immédiatement que c’était quelque chose d’une exceptionnelle importance et serrait très fort contre moi mes trésors en rentrant chez moi. » Il les a étudié et travaillé quotidiennement pendant douze ans avant d’en jouer une en public. Il fallut néanmoins trente-cinq ans de plus avant qu’il ne consente à graver ces Suites. Ces enregistrements de 1936 sont les premiers connus et restent la référence historique absolue pour ces œuvres. Bien entendu on se souvient de Rostropovitch à Berlin en 1989 jouant devant le Mur ouvert les Suites pour violoncelle, comme si celles-ci avaient le pouvoir de changer la société. Elles ont du moins le pouvoir de rendre la vie plus belle de celui qui les entend.Le prélude de la Suite n°1 joué maladroitement devant l’entrée du Grand Palais m’a conquis. Et ma première acquisition discographique fut l’enregistrement de Pablo Casals. Depuis, il y en à eu d’autres. J’en ai compté trente-trois versions dans ma discothèque à ce jour, de Pablo Casals à Anne Gastinel, une des dernières et jeunes interprètes, la façon de les aborder, de les faire chanter est bien différente selon les écoles : ascètes, géomètres, romantiques, sensuels…..Il y a aussi les transcriptions, celle, merveilleuse de grâce, de Pascal Monteilhet au théorbe pour ne citer que lui…. Au gré de mon humeur je puise dans mon fonds et me laisse bercer, allonger sur mon canapé, mon antre, mon repaire….Bach est grand, Pablo l’est tout autant.

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