samedi 19 juillet 2008

Of Course !

Gribouille. Copyright Papou 2008
On évoque souvent les difficultés de circulation dans les grandes villes avec la force de poésie primaire qui la caractérise: «Tu la pousses ta bouzine ou faut que je descende te foutre mon pied au cul ? – « Ta gueule, eh connard, si t’es pressé t’as qu’a passer par dessus!» - « Dégages avec ta caisse pourrie, je bosse, moi ! » - « Moi aussi, je bosse, espèce de branleur, et si c’est trop bouché t’as qu’a aller te faire enculer !» - « Moi aussi, je t’encule, roquet sans couilles! » - «Oui, ben moi je t’emmerde !» En général on en reste là. Chacun à sa vie. Personne ne passe à l’acte sexuellement parlant. En attendant que ça redémarre j’ai la satisfaction de constater que nos virils interlocuteurs ne sont ni chômeurs ni dénués d’une vie sexuelle bien remplie. La province connaît aussi son lot de tracasserie. Ahun, par exemple, située sur la route de Guéret à Aubusson à une vingtaine de kilomètres de chacune de ces villes importantes du département. D’ordinaire, la circulation y est fluide. Mais en période estivale associée au jour de marché, c’est bien simple vous arrivez en ville et vous tournez. Il n’ y a que ça à faire. Tout est plein. Pas un poil de trottoir. Et ce n’est pas comme au manège, la queue du Mickey, elle est en option. De toutes les façons, le tour est gratis. En général les connaisseurs consultent le Bottin local la veille, passent commande par téléphone sans oublier de préciser un créneau horaire et la couleur de leur voiture. Le jour dit, en l’occurrence le mercredi, le siège passager équipé de sébiles garnies de monnaie, ils partent faire leurs courses à Ahun. Dans le meilleur des cas, ils arrivent à hauteur du commerçant, le klaxonne, se voient remettre la marchandise, règlent et repartent tranquilles comme Baptiste. Un fort afflux routier n’autorise guère les arrêts prolongés. Il faut alors récupérer ses courses en roulant au pas sans se faire coincer par la maréchaussée. La botte de radis en main étant aussi prohibée au volant que le téléphone portable. Puis vous avez la sportive. C’est celle que je préfère. La plus dangereuse, certainement la plus excitante aussi. Vous passez à cinquante à l’heure toutes fenêtres ouvertes, les commerçants vous bombardent de victuailles en visant la banquette arrière tandis que vous leur envoyer vos euro à la gueule sans ralentir. Ne vous inquiétez pas, les plus costauds y trouvent toujours leur compte. Pour cette dernière méthode, que je n’ai pas testé personnellement, je vous déconseille melons et pastèques au risque d’y laisser un pare-brise ou d’avoir une portière enfoncée ce qui avouez-le serait plutôt ballot. Les crevettes non plus ne sont pas recommandées. Un bon kilo de guatémaltèques mal emballées c’est comme du riz cuit à une sortie de mariage : une catastrophe. A moins d’avoir de la mayonnaise dans la boite à gants, et encore. Puis la crevette contrairement au riz, ça schlingue. Bon, je vous dis ça mais je n’avais pas de courses à faire, sI ce n’est tirer de l’argent et faire une visite au vétérinaire avec Gribouille. Il nous à fait un coup de Calgon le matin même. Et un chat de huit kilos cinq, sans la caisse, ça se balance pas comme ça par la fenêtre dans la vitrine d’un vétérinaire. Surtout qu’il est pas bien. Contre tout attente il a bien fallu que je me garre à Lavaveix, enfin presque, pour faire la route à pied avec le Gribouille en Hypothermie et une insuffisance respiratoire. Cortisone, antibiotiques et comprimés pour huit jours. Gribouille était tout chose. Mon bras aussi. J’espère qu’il va se remettre. Je parle du Gribouille, pardi !

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