lundi 28 juillet 2008

Le bonjour d’Alfred

Ce qui saisit d'emblée à l’écoute d’Alfred Brendel, c'est un touché hors du commun. D’après différentes sources c'est à six ans que le futur virtuose commence le piano, par une leçon providentielle, qui consiste à lui apprendre comment donner le maximum de vigueur à ses doigts. Ses parents ne s'intéressant pas à la musique, il doit redoubler de volonté pour vivre sa passion. En 1943, il se rend en Autriche pour étudier au conservatoire, avant de suivre les cours de son grand maître Edwin Fischer à Lucerne. Il donne son premier concert à l'âge de 17 ans, mais c'est le prix qu'il décroche au concours Busoni qui va véritablement lancer sa carrière. Dès lors, il joue aux quatre coins du monde, seul ou accompagné d'orchestres prestigieux. Exigeant, il se met au service des oeuvres qu'il interprète, et revisite inlassablement un répertoire qui se restreint peu à peu aux chefs-d' oeuvre essentiels des grands compositeurs que sont Mozart, Haydn, Schubert et Beethoven, dans le but d'atteindre la perfection. Son acharnement au travail a souvent valu à Alfred Brendel d'être qualifié d'intellectuel ; pourtant, celui que l'on reconnaît facilement à ses grosses lunettes et à ses doigts bandés a aussi un grand sens de l'humour, n'est pas seulement un pianiste de talent. Il s'intéresse aussi à la peinture, l'architecture, et affectionne les objets kitsch. Il a dispensé des cours d'interprétation et publié des recueils de poésie ; l'un de ses poèmes a d'ailleurs été mis en musique par le compositeur Luciano Berio, qui l'a ensuite intégré à l'une de ses œuvres : 'Stanze'. Le pianiste tire sa révérence après 60 ans d'une carrière "sans faille". L'année de ses 77 ans, l'interprète a décidé de cesser son activité de concertiste lors d'un ultime concert à Vienne, annoncé le 18 décembre 2008. Pour ma part je n’ai de cesse d’écouter les sonates pour piano de Schubert notamment l’andantino de la sonate pour piano D. 959 pour la large palette émotionnelle qu’elle dégage. Schubert ; les trois dernières sonates pour piano ; Alfred Brendel chez Philips.

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