vendredi 18 juillet 2008

C'est beau une ville la nuit

« J'attendrai. Le jour et la nuit, j'attendrai toujours ton retour. J'attendrai car l'oiseau qui s'enfuit vient chercher l'oubli dans son nid. Le temps passe et court en battant tristement dans mon cœur si lourd. Et pourtant, j'attendrai ton retour. » Je ne sais si Rina Ketty était inquiète pour Loulou Borloo, mais en tout cas sur les ondes d’autoroute FM silence radio. Le retour était fluide. Et puis en ce moment, il avait pas que ça à faire le Loulou. Il venait de saisir un Haut-Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire à la suite de l’incident du Tricastin. "Je veux une totale transparence sur ce dossier (...) Je souhaite qu'il se penche sur la situation radio-écologique de l'ensemble des sites nucléaires et que l'on vérifie notamment l'état des nappes phréatiques situées près de toutes les centrales nucléaires françaises" On ne rigole pas. Mais connaissant le Loulou, grand prix de l’humour noir à Monmazout la Plage, si le Haut-Comité se penche, Loulou fout tout le monde à la baille. Le premier qui sortira de l’eau plein de boutons purulents aura perdu. Il a même demandé à Anne Lauvergeon d’Areva « (…) d'aller sur place, faire un audit interne et de tirer toutes les conséquences qui s'imposent s'il s'avère que des fautes professionnelles sont à l'origine de cet incident". Ca va chier grave ! Surtout que depuis le début de semaine Anne s’est donc installée avec caravane, mari et enfants dans le Vaucluse pour tâter l’eau tiède irradiée et déguster des poissons morts. Des vacances de rêves, quoi ! "Même s'il ne s'agit pas ici d'un incident nucléaire, mais d'un dysfonctionnement au niveau de l'entretien de la centrale, lorsqu'on travaille dans le domaine du nucléaire, aucune négligence ne peut exister. Et la transparence doit être exemplaire" Sacré, Loulou. Tu veux pas d’incidents ? Tu supprimes les centrales. L'incident de Tricastin a été classé au niveau 1, au bas de l'échelle des incidents nucléaires qui va de 0 à 7. Voilà qui est plus que rassurant Merci, loulou. Des langues de lumières rouges et jaunes glissaient sur l’asphalte. Au loin, une Tour Eiffel bleue butagaz scintillait pour saluer la fusion Suez EDF votée par 99% des actionnaires. Flaubert aurait pu écrire dans son bêtisier Actionnaire : un enfoiré qui s’ignore. « J'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours ton retour. J'attendrai….. » Porte d’Italie dans la moiteur de l’été j’ai retrouvé les délices de la civilisation. La circulation dense, la pollution, les gymkhanas motorisés, les klaxons, les insultes, les majeurs agressifs et les troupeaux de cyclistes daltoniens nez au vent dans l’inoubliable «c’est beau une ville la nuit.» Quand il tend le bras à droite, l’idiot tourne toujours à gauche. J’ai frôlé l’inoubliable « c’est beau un cycliste sur le pare-brise.» Est-ce qu’un cycliste est un meilleur citoyen qu’un autre ? Mort, certainement pas. Au parking j’ai coupé le moteur avant de pleurer. L’émotion était trop forte en regard de tous ces gens que j’avais failli tuer. Et pourtant l’envie ne m’avait pas manqué. « Le temps passe et court. En battant tristement dans mon cœur si lourd…. »

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